A la Francis Ponge...
4 participants
Page 1 sur 1
A la Francis Ponge...
Après un long débat avec Ambroise et Lionel, nous avons décidé que poster nos poèmes du bac blanc serait une bonne idée, donc tous ceux qui ont pris l'invention (tous les bons quoi) poster vos poèmes !!
PS : le mien sera là lundi soir : pas assez de temps pour le poster avant
PS : le mien sera là lundi soir : pas assez de temps pour le poster avant
Re: A la Francis Ponge...
bon allez, au traavail^^
Erchamion- Shérif
- Nombre de messages : 845
Age : 32
localisation : J'ai envie de répondre DTC
Emploi/loisirs : Oulah ... vous voulez que je mette tous mes loisirs dans un petit champ comme ça ???
Humeur :
Avertissements :
Date d'inscription : 21/01/2008
Re: A la Francis Ponge...
La Plume
Endormie délicatement au bord d'un lac calme et sombre, la Plume attend ardemment celui qui la délivrera de l'immobilité et de l'ennui de son existence. Douce comme le jour, et légère comme un murmure, elle rêve de fendre l'air. Quelqu'un l'effleure, elle se réveille...
Son cavalier est là, elle forme avec sa main un couple magnifiquement harmonieux. Son corps si fragile, dessine une courbe délicate aux proportions extraordinairement bien respectées. Eblouissante, sa pointe saillante perce, griffe, entaille.
Dressée vers le ciel, le pied baignant dans le lac, elle entame sur le grain blanc du papier une danse effrénée. Elle bouge avec grâce. Les fibres qui la composent caressent l'air, et y glissent comme un navire sur l'océan. Elle laisse derrière elle une trace indélébile sur le parchemin où elle écrit son histoire.
Infatigable, entraînée dans sa danse, elle ne veut s'arrêter. Mais son corps s'assèche, se déshydrate. Son devoir de cavalière arrive à sa fin. Elle s'érode sur les dernières lignes d'une feuille, avant d'être reposée, inanimée, jusqu'à midi.
Le soleil se lève à peine. Elle gémit avec nostalgie :
"Pourquoi Languir Une Matinée Encore ?"
A Téti, avec toute ma gratitude...
Stéphan
Endormie délicatement au bord d'un lac calme et sombre, la Plume attend ardemment celui qui la délivrera de l'immobilité et de l'ennui de son existence. Douce comme le jour, et légère comme un murmure, elle rêve de fendre l'air. Quelqu'un l'effleure, elle se réveille...
Son cavalier est là, elle forme avec sa main un couple magnifiquement harmonieux. Son corps si fragile, dessine une courbe délicate aux proportions extraordinairement bien respectées. Eblouissante, sa pointe saillante perce, griffe, entaille.
Dressée vers le ciel, le pied baignant dans le lac, elle entame sur le grain blanc du papier une danse effrénée. Elle bouge avec grâce. Les fibres qui la composent caressent l'air, et y glissent comme un navire sur l'océan. Elle laisse derrière elle une trace indélébile sur le parchemin où elle écrit son histoire.
Infatigable, entraînée dans sa danse, elle ne veut s'arrêter. Mais son corps s'assèche, se déshydrate. Son devoir de cavalière arrive à sa fin. Elle s'érode sur les dernières lignes d'une feuille, avant d'être reposée, inanimée, jusqu'à midi.
Le soleil se lève à peine. Elle gémit avec nostalgie :
"Pourquoi Languir Une Matinée Encore ?"
A Téti, avec toute ma gratitude...
Stéphan
L'Homme Parfait- LHP(B)
- Nombre de messages : 594
Age : 93
localisation : St Jean bien sûr !!! Petit village peuplé d\'irréductibles glandeurs...
Emploi/loisirs : Pfou, la il me faudrait écrire un livre !!!
Humeur :
Avertissements :
Date d'inscription : 01/02/2008
Re: A la Francis Ponge...
Caillou(x)
Le poète omettra de mentionner rocs, falaises, sables et autres sous-genres et espère que le lecteur attentif comprendra de lui-même l’intérêt nul d’une telle évocation
Caillou doux, dur, obtus ; caillou lourd, grave ou lisse ; gravât ou gravier, caillou gris ou caillou blême, caillou caillou mais beau caillou. David, Ulysse : utilisé par les plus grands – ou Poucet. Et même Lucy, qui d’un feu de cailloux …
Sous son cœur de pierre, le caillou pense : mélancolie. Le caillou n’est pas apprécié. Personne n’aime les plages de galets : l’Humain préfère les extrêmes. L’ayant perdu, seul l’enfant, initié de naissance, déterre, enterre, entasse dans les ruisseaux, apprend leur grammaire, peint et dépeint le caillou. Et l’ami lance ; et l’adulte orageux.
Pierre ne rêve que de voler ; de voler ; de voler. Voire de s’envoler pour rejoindre – triste réalité – la neuvième des huit. Peut-être, à force d’espérer… Et un certain mois de mai !
Poc !
Médiateur, il ne peut qu’observer la longue agonie de l’humanité. Et l’Homme voit un miracle dans le miracle. D’un jet, le caillou se fait Moïse, Icare ou Christ ! D’un éclat, il se multiplie ; et de chaleur, il se fait liquide cramoisi.
J’ai tant rêvé être caillou, sentir caillou, penser caillou, aimer caillou, humer, goûter l’embrun marin, chauffer solairement ; vivre caillou !
Ou ne plus exister du tout ?
.
Le poète omettra de mentionner rocs, falaises, sables et autres sous-genres et espère que le lecteur attentif comprendra de lui-même l’intérêt nul d’une telle évocation
Caillou doux, dur, obtus ; caillou lourd, grave ou lisse ; gravât ou gravier, caillou gris ou caillou blême, caillou caillou mais beau caillou. David, Ulysse : utilisé par les plus grands – ou Poucet. Et même Lucy, qui d’un feu de cailloux …
Sous son cœur de pierre, le caillou pense : mélancolie. Le caillou n’est pas apprécié. Personne n’aime les plages de galets : l’Humain préfère les extrêmes. L’ayant perdu, seul l’enfant, initié de naissance, déterre, enterre, entasse dans les ruisseaux, apprend leur grammaire, peint et dépeint le caillou. Et l’ami lance ; et l’adulte orageux.
Pierre ne rêve que de voler ; de voler ; de voler. Voire de s’envoler pour rejoindre – triste réalité – la neuvième des huit. Peut-être, à force d’espérer… Et un certain mois de mai !
Poc !
Médiateur, il ne peut qu’observer la longue agonie de l’humanité. Et l’Homme voit un miracle dans le miracle. D’un jet, le caillou se fait Moïse, Icare ou Christ ! D’un éclat, il se multiplie ; et de chaleur, il se fait liquide cramoisi.
J’ai tant rêvé être caillou, sentir caillou, penser caillou, aimer caillou, humer, goûter l’embrun marin, chauffer solairement ; vivre caillou !
Ou ne plus exister du tout ?
.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|